Félix a été stagiaire chez 2R Aventure. Il a voyagé dans de nombreux pays d'Afrique. C'est donc naturellement et avec enthousiasme que 2R Aventure les a accompagné et suivi dans leurs préparations et leurs péripéties. Retour sur une aventure hors du commun.
Quel a été le déclic pour partir ? 2R Aventure les a accompagné et suivi dans leurs préparations et leurs péripéties. Retour sur une aventure hors du commun.
Félix: Dans le cadre de nos études, nous avions l’opportunité d’effectuer une césure avec 6 mois en entreprise et 6 mois à l’étranger. Pour ma part, je rêve depuis tout petit de prendre le temps de découvrir l’Afrique plus en détail, sans être « touriste ». Mon père étant agent de voyage en Afrique, j’ai eu la chance de découvrir ce continent très jeune et d’y partir un grand nombre de fois. Pour moi l’Afrique c’est l’authenticité à l’état pur, certains pays sont encore peu touchés par le tourisme, les paysages sont à couper le souffle, très différents (déserts, montagnes, plaines, savanes, forets) et..une très grande diversité d’animaux.
Avec Martin, nous nous sommes rencontrés en école, on est très vite devenu ami. A travers le surf, on s’est rendu compte qu’on aimait beaucoup de choses en commun : la nature, le sport, l’aventure. Après de nombreuses discussions, on s’est rendu compte qu’on voulait la même chose, partir à l’aventure hors des sentiers battus, être libre, près des éléments et des animaux. Le projet Wanyama s’est créé.
On s’est alors mis à réfléchir d’un projet qui nous semblait cohérent avec nos valeurs, nos envies. A réfléchir sur les pays que nous voulions traverser. Puis, est venu le financement, avec la recherche d’entreprises prêtent à nous aider à réaliser notre projet.
« Parcourir 8 pays d’Afrique de l’ouest à vélo pour réaliser un documentaire sur la cohabitation entre les hommes et les animaux »
Comment organise-t-on un tel périple / Quels préparatifs ?
Tout d’abord, le plus important est de réfléchir à ce qu’on a envie de faire, de voir, les pays que l’on veut parcourir, dans quel but. Ensuite, on a contacté des projets similaires, des gens qui sont partis faire le tour du monde à vélo, des personnes qui connaissent bien l’Afrique, etc.
Après tout cette étape de questionnement, il faut se lancer.
On a décidé de créer un dossier partagé, et y ajouter tous les préparatifs importants :
- Matériel: (avec le poids de chaque objet que nous voulions empporter pour avoir une idée de notre charge)
- Administratif: toutes les formalités nécessaires pour les visas, les points d’entrées dans chaque pays, sécurité du pays, numéros d’urgences, etc
- Santé: tous les vaccins indispensables, les médicaments à prendre dans la trousse de secours
- Parcours: avoir une idée des villes dans lesquelles nous voulions aller, les parcs et réserves que nous voulions traverser
- Vélo: le descriptif des vélos et accessoires, l’équipement de rechange (chaînes, outils...).
2R Aventure les a guidé dans le choix des vélos, des accessoires et pièces de rechange nécessaire. Les conseils ont également porté sur les formations de base à avoir pour monter et réparer les vélos. Félix et Martin se sont ansi formé aux rudiments de la mécanique vélo.
Nous avons commencé à créer le projet en juillet 2019, et il nous a fallu 6 mois de travail pour réaliser tous les préparatifs. Nous partions pour un grand et long projet, sachant que sur place nous ne pouvions pas tout trouver, il ne fallait pas se tromper !
Comment le Covid vous a impacté ?
Vers la mi-mars 2020, dans un petit village “Ipole” en Tanzanie, Martin portait un t-shirt Corana – la marque de bière. On commençait à enendre les villageois crier : “Corona, corona !” la main sur la bouche. Au début, avec Martin, on a rigolé, mais on a vite compris que la situation commençait à se détériorer. La Corona étant la maladie des voyageurs, ils avaient peur de nous. N’ayant pas internet, on remarque grâce à un poste de télévision que la corona arrive en Afrique, continent jusqu’alors épargné.
Le but de notre voyage était de dormir chez l’habitant, de vivre et partager des moments avec la population. Les vols ont commencé à s’annuler un par un, les frontières à fermer... Nous ne pouvions plus traverser la frontière entre la Tanzanie et la Zambie. Nous savions que notre projet était compromis. In extremis, nous avons décidé de rentrer en France. Nous avons eu la chance d'arriver à peine deux heures avant l’embarquement du dernier vol.
De retour en France, nous ne sommes pas découragés. Nous avons décidé de mettre en pause le projet le temps que la situation mondiale s’améliore. Et nous nous sommes rapidement tourné vers un bike-trip en France. Ce périple correspondait à un surf-trip à vélo de Pornic jusqu’au sud de la côte Basque en longeant, cette fois-ci, les belles pistes cyclables “VélOcéan” et “VélOdyssée”.
Avez vous un souvenir difficile ?
Nous n’avons pas vraiment de pire souvenir, juste des histoires de galères. Mais je pense que ces galères crééent aussi de beaux souvenirs.
Je me souviens la première semaine, nous faisions nos premiers kilomètres à vélo au Kenya. Nous devions rejoindre une réserve à 200 kilomètres de Nairobi. Les locaux attiraient notre attention sur les règles de prudence. La route pour y aller s’appelait « la route de la mort». Nous avons vite compris pourquoi.
Des milliers de camions occupent la route pour traverser vers les pays enclavés, l’Ouganda ou le Rwanda. La route, c’était du n’importe quoi, des trous immenses, des portions de route en terre avec des camions qui se doublent dans tous les sens, souvent beaucoup trop chargés et avec des freins qui ne freinent plus. Autant dire que ça commençait mal, nous avons manqué de nous faire renverser une dizaine de fois. Nous avons vraiment vraiment eu peur. Le surnom de la route venait d'un accident il y a plusieurs années. Un camion n’avait pas réussi à freiner dans une descente et avait causé un grave accident...
Nous avons adapté notre conduite et compris que pour le reste du séjour, nous devions, nous aussi, conduire nos vélos « A l’africaine ».
Y-a-t-il un souvenir particulièrement marquant ?
Difficile à dire parce qu’il y en a vraiment beaucoup, mais celui qui nous a le plus marqué avec Martin, date de la première semaine de voyage. Quand, au milieu de nulle part, nous avons découvert les premiers animaux de notre périple. Une girafe est apparue avec son petit au milieu d’un sentier de terre, entouré par une trentaine de zèbres.
Nous avons cru être arrivés au paradis, même si nous avons du attendre une bonne heure qu’elle quitte la piste pour nous laisser passer. A chaque fois que nous tentions de passer, elle tapait du pied, pour protéger son girafeau. Mais bon... il y a pire comme endroit pour attendre..
Afrique ou France ?
C’est vraiment très différent, avec peu de points de comparaison. Pour la beauté des paysages, de la gentillesse de ses habitants, je dirais Afrique. Les gens sont heureux avec le minimum vital, très déconnectés de leur environnement (car il y a peu d’accès à internet). Ce qui m’étonne à chaque fois, c’est l’entraide et la bienveillance de la population.
"Partir en Afrique, c’est revenir à l’essentiel et mettre de coté tout le superflu."
Surf ou Vélo ?
Martin et moi partageons une grande passion pour l’océan, nous sommes obligés de répondre surf ;)
Pour les sensations, je ne connais que de peu de choses qui puissent remplacer le surf. Pour la praticité et comme moyen de transport, le vélo remporte haut la main le duel. Avec Martin, nous n’étions pas de très grands pratiquants de vélo, mais le fait de vivre dessus pendant presque 3 mois a vraiment été une superbe expérience.
Le vélo permet de pouvoir s’arrêter où et quand on veut, regarder les paysages changer au fur et à mesure des kilomètres. A vélo, on profite d'un silence incroyable. Mais, surtout pédaler nous a permis de traverserdes villages où nous ne nous serions jamais arrêté en voiture. C'est réellement une expérience unique.
Le seul inconvénient du vélo, c’est le fait de devoir défaire et refaire ses sacoches tout le temps, mais ça fait partie de l’aventure !
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